
Les maladies infectieuses constituent un des problèmes de santé les plus importants pour les utilisateurs de drogues par injection. Ce groupe représente un risque pour la propagation des maladies infectieuses dans la population générale.
Les priorités pourront être fixées par la suite pour la prévention d'infections ultérieures, les besoins et les coûts des soins et l'impact des actions préventives pourront être évalués. Les principales maladies infectieuses qui sont suivies par le réseau Reitox de l'EMCDDA sont le virus de l'hépatite B (VHB), le virus de l'hépatite C (VHC) et le virus de l'immunodéficience humaine (VIH).
Le virus de l'Hépatite B (VHB) est principalement transmis par contact direct, comme le contact sexuel, contact avec le sang, et aussi par l'échange d'aiguilles. La contamination consiste en une inflammation aigüe du foie (hépatite) qui dans une minorité des cas peut évoluer vers une infection chronique. Il existe pour le VHB une vaccination préventive, sûre et efficace. Les éléments suivants sont testés pour une détection du virus par prise de sang sérologique :
HBsAG (antigène de surface du virus de l'hépatite B) prouve la présence du virus et de la contagion. Il est présent chez les inflammations aigües et chez les porteurs chroniques.
Anti-HBc (anticorps du core du virus de l'hépatite B) apparaît rapidement après la contagion et est d'habitude présent le restant de la vie. Si on est vacciné contre l'hépatite B il n'y aura pas de anti-HBc alors qu'il y aura bien des Anti-HBs.
Anti-HBs (anticorps de surface du virus de l'hépatite B) est un anticorps protecteur et est surtout un marqueur d'une bonne réponse à la vaccination. Il est aussi présent après une infection acquise accompagné d'un bon contrôle immunitaire où HBsAG et un virus libre ne sont plus visibles dans le sang. Après une infection aigüe, le titrage d'anti-HBs après un certain temps n'est plus détectable.
Le virus de l'hépatite C (VHC) est pour le moment la maladie infectieuse la plus importante parmi les utilisateurs de drogues par injection. Le virus est principalement transmis par des aiguilles ou du matériel connexe d'injection contaminés. La contamination par relation sexuelle existe également mais le niveau de transmission est très faible. En cas d'infection aigüe, les symptômes sont lents à se déclarer : dans seulement 20% des cas une jaunisse se développe. Dans 70 à 80% des cas on observe une évolution chronique (infection chronique du foie) et certains cas développeront également une cirrhose du foie et un cancer du foie. Grâce aux développements récents, une thérapie antivirale efficace et sûre a été découverte comme traitement du virus de l'hépatite C (Robaeys et al., 2013).
Le VIH parmi les utilisateurs de drogue par injection est bien connu depuis l'épidémie de VIH des années 80. Le VIH est principalement transmis par infection par contact comme le contact sexuel, le contact sanguin et le partage d'aiguilles. Le virus dégrade graduellement l'immunité de l'organisme et la maladie du SIDA se développe. L'infection par le VIH n'a toujours pas de traitement curatif. Cependant, le développement du virus peut être contré par des médicaments spécifiques et les pronostics actuels sont grandement améliorés, résultant dans un temps de survie prolongé.
La surveillance des maladies infectieuses liées aux drogues
La proportion de personnes contaminées par le VIH chez les utilisateurs de drogue par injection est évalué en Belgique grâce au registre national VIH/SIDA qui est géré au sein de l’institut scientifique de santé publique (WIV-ISP). En outre, la prévalence de VHB, VHC et VIH chez les utilisateurs de drogue par injection est suivi annuellement par les centres de traitement des addictions sur base de tests diagnostiques.